Accueil Culture Musique classique | «Lorsque les lettres rencontrent les notes» : «Ô temps, suspends ton vol !»

Musique classique | «Lorsque les lettres rencontrent les notes» : «Ô temps, suspends ton vol !»

Le troisième concert de ce mini-festival de musique classique, présenté à l’hôtel Hasdrubal Yasmine Hammamet le 2 octobre, signe une fin en apothéose d’une première édition de «Séjour musical de prestige». Les deux solistes, la soprano et le récitant du concert du mercredi soir ont fait vivre au public un moment d’envoûtement.

Après deux soirées, le 30 septembre et le 1er octobre, la première intitulée «Carte Blanche au violoncelliste Roland Pidoux» et la deuxième, «Carte blanche au violoniste Patrice Fontanarosa», le troisième concert organisé sur le thème «Lorsque les lettres rencontrent les notes» a été l’apothéose  de ce mini-festival de musique classique. Il s’est tenu le 2 octobre dans le grand hall de l’Hôtel Hasdrubal Thalassa Yasmine Hammamet transformé à l’occasion en un cadre des Mille et Une Nuits grâce à un travail d’éclairage sublimant les volumes et les couleurs des lieux. Résonne également  dans cette inattendue salle de concert une acoustique parfaite ressemblant à celle des cathédrales et des abbayes où se jouent les concerts de haut niveau.

«Ô temps suspends ton vol ! Et vous, heures propices, suspendez votre cours !», récite dans un murmure Patrick Poivre d’Arvor en reprenant le poème « Le Lac » de Lamartine.

 

De Rachmaninov, à Bach, de Shubert à Saint-Saëns, de Fauré à Villa Lobos…les pièces musicales se sont poursuivies mercredi soir plus envoûtantes les unes que les autres, interprétées par Laurent Jost au violoncelle, Jean-Cyrille Gaudillet au piano et Sabine Riva (soprano) au chant. Le  public lui, totalement acquis, retient son souffle, notamment lorsque Laurent Jost joue avec la plus grande des délicatesses l’Ave Maria de Schubert interprété par la voix toute en nuances de Sabine Riva. Une œuvre où se manifestent les inspirations spirituelles du compositeur autrichien, l’un des plus grands du XIXe siècle. Les deux artistes, Sabine Riva et Laurent Jost, ont choisi deux pièces  où on pouvait marier le violoncelle au chant, le violoncelle étant l’instrument le plus proche de la voix humaine. L’alchimie, l’osmose et la complicité entre les quatre artistes sont perceptibles du côté des participants parmi le public du concert.

Rompu aux concerts de musique classique, où il intervient souvent comme récitant, Patrick Poivre d’Arvor, journaliste et écrivain, auteur de plus de soixante-dix ouvrages, a lu en étant accompagné de solistes des poèmes d’auteurs français parmi les plus connus, Rimbaud, Hugo, Lamartine, Desnos, Peguy…Sa présence ne perturbe point l’harmonie qui règne, démontrant que la poésie croise à plusieurs niveaux la musique, de par ses ondes, ses rythmes, ses tons dansants, ses répétitions cadencées. Ajustant leur programme avec le pays d’accueil de ce concert, les organisateurs ont réservé une surprise aux mélomanes, la lecture du poème «Bavardage avec l’oiseau», du poète national tunisien disparu à la fleur de l’âge, Abou El Kacem Chebbi. Lorsque la voix belle et pleine de Patrick Poivre d’Arvor clame ce poème, le rejoint le violoncelliste Laurent Jost pour interpréter le magnifique «Chant des oiseaux» de Pablo Casals.

«Ô temps suspends ton vol ! Et vous, heures propices, suspendez votre cours !», récite dans un murmure Patrick Poivre d’Arvor en reprenant le poème «Le Lac» de Lamartine.

Dans leurs cœurs, les mélomanes présents lors de cette soirée ont dû faire le même vœu…

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